Formation au compostage au niveau des municipalités

Ville de Pau

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Formation au compostage au niveau des municipalités

Sommaire

La mairie de Pau organise, grâce à des animateurs et des formateurs, des activités en ligne et en face à face pour apprendre le compostage aux personnes qui ont un jardin avant de leur donner des bacs à compost.

1. Structure qui organise l'activité

Nom

Ville de Pau

Statut

Municipalité

Année de création

2012

Lieu

Pau, Pyrénées-Atlantiques, France.

La ville de Pau organise depuis 2012 des ateliers compost grâce à différents organismes visant à promouvoir le compost, dont les salariés ou bénévoles sont des ” guides composteurs ” ou ” maîtres composteurs ” officiels, reconnus au niveau national par le réseau des RCC (Réseau des Composteurs Citoyens). Depuis 2019, les ateliers ont été étendus et inclus dans la politique biodéchets de la ville : après une formation en ligne (Lien vers la formation en ligne : https://www.pau.fr/article/des-formations-en-ligne-pour-obtenir-un-composteur) et des ateliers en présentiel, les citoyens de Pau vivant en maison obtiennent un bac à compost qu’ils peuvent mettre dans leur jardin. L’objectif de cette politique est de réduire le nombre de biodéchets grâce à ces composteurs individuels. 

Les citoyens vivant en appartement, quant à eux, peuvent obtenir des “bio-seaux” qui peuvent être vidés dans des composteurs collectifs, cartographiés sur un site web (https://voisinsdecompost.agglo-pau.fr/). Il y en a actuellement 96 dans la ville. Les composteurs collectifs ont deux fonctions : les gens peuvent apporter leurs biodéchets, et ils peuvent aussi prendre le compost mûr, prêt à être utilisé dans les jardins. 

Cette politique est mise en œuvre en 2022 dans le cadre de la loi AGEC, qui vise à réduire la part des biodéchets dans les déchets résiduels en offrant à chaque citoyen la possibilité de recycler ses biodéchets, tandis que tous les producteurs seront tenus d’organiser une sélection entre les déchets avant le 31 décembre 2023.

2. Description détaillée de l'activité

En France, il existe une longue tradition de compostage. Il existe actuellement un réseau de guides composteurs et de maîtres composteurs qui date de la fin des années 2000, avec le RCC (Réseau des Composteurs Citoyens). Organisme militant pour le développement de sites de compostage collectif, ils ont créé deux formations différentes : les guides composteurs et les maîtres composteurs. Le guide est généralement la personne qui va sur le terrain, rencontre les gens, les citoyens, tandis que le maître a plus de responsabilités, est en contact avec les décideurs. Tous les maîtres ne forment pas de futurs guides, mais il faut en être un pour les former. Chaque formation dure 5-6 jours. Il faut souligner que ces 2 certifications ne font pas du guide et du maître de compost un métier officiel : pour être reconnu comme un titre officiel, une semaine entière de formation ne suffit pas. Elle se termine par une auto-évaluation qui se passe généralement sans problème. Les maîtres composteurs doivent rédiger un mémoire de 15 pages sur un projet précis, en cours ou déjà finalisé, et le défendre devant un jury de 2 personnes, un professionnel du secteur (responsable des services déchets d’une collectivité, etc.) et un maître composteur déjà diplômé.

En 2022, en raison d’une modification de la certification des compétences, les deux titres changent, et les compétences de guide composteur seront officiellement reconnues dans une formation pour ” Accompagner et sensibiliser à la pratique de la prévention et de la gestion de proximité des biodéchets “. Les compétences du maître du compost seront reconnues, de leur côté, comme “Organisation et déploiement des opérations de prévention et de gestion locale des biodéchets sur le territoire.” Cette fois-ci, au lieu d’une auto-évaluation, en raison du changement de système de certification au niveau national, les apprenants doivent produire un portfolio et passer un examen avant que le RCC ne valide le titre.

Les animateurs de ces ateliers sont généralement au moins des guides ou des maîtres composteurs. Le mieux est d’organiser l’atelier dans un endroit où il y a déjà des activités de compostage.

En termes de formation et d’expérience, outre la formation évidente au compostage, l’animateur doit avoir une capacité d’adaptation. Il doit non seulement connaître le fonctionnement d’un site de compostage, mais aussi savoir identifier les questions et les problèmes rencontrés sur un site, et comment les résoudre.

Un des défis habituellement rencontrés est la peur du compostage, dans le sens où les gens peuvent avoir des idées préconçues sur l’odeur, les insectes, etc. L’atelier est organisé sur le site de compostage exactement pour ces raisons : montrer aux gens ce qu’est réellement le compostage et les encourager à réduire leurs déchets, en comprenant donc comment moins de déchets peut avoir un impact sur le changement climatique.

Le paragraphe suivant présente un exemple d’atelier de compostage, idéalement dans un lieu qui composte déjà, afin de pouvoir illustrer les discussions.

Étapes de mise en place

  • 1. Préparation
    • Identifier un lieu qui est déjà une zone de compostage (école, collège, restaurant collectif, jardin communautaire, etc.) pour accueillir l’atelier.
    • Collecter les matières organiques compostables (épluchures, tontes de gazon, marc de café, coquilles d’œufs, cartons, paille, feuilles mortes, sciure de bois…) et les déchets non compostables (plastiques, métaux). Vous pouvez également demander aux participants d’en apporter de chez eux.
    • Recherchez un lombricomposteur (si possible en fonctionnement) et voyez s’il est possible de l’emprunter.
    • Le jour de l’événement, veuillez transporter le matériel sur le lieu de l’atelier.
  • 2. Faire connaissance avec les participants et leurs besoins

    Après une introduction de l’atelier, l’animateur demande aux participants quels produits ils utilisent pour cuisiner, s’ils font déjà du compost et comment, ce qu’ils attendent de l’atelier pour s’assurer qu’ils en comprennent les objectifs.

    Durant cette phase très importante, le formateur doit identifier quels sont les besoins des participants, à travers un diagnostic de leurs biodéchets. Quel est le type d’aliments qu’ils cuisinent ? Ont-ils des plantes, de l’herbe qu’ils ont l’habitude de couper ?  Cela permettra au formateur, qui doit être expérimenté, de faire un diagnostic.

  • 3. Principes du compostage
    • Présentation des différents déchets disponibles (trouvés par l’animateur, apportés par les participants ou sur des photos préalablement imprimées par l’animateur).
    • Donnez à chaque personne un déchet et demandez-lui de le trier en deux groupes : ce qui est compostable et ce qui ne l’est pas.
    • Expliquez ensuite ce qui peut et ne peut pas être composté et pourquoi.
    • Présentation des différentes techniques de compostage : compostage en surface, en tas, en composteur, en lombricomposteur ; domestique (composteur de jardin et avec lombricomposteur), collectif…
    • En fonction du lieu, des matériaux disponibles, réalisation d’un compost chaud ou froid.

    Lors de cette deuxième étape, l’animateur présentera les phases du compost (fermentation, hygiénisation, refroidissement, maturation) et il inclura la biodiversité que l’on peut trouver, le rôle des vers. Il est important de faire l’atelier dans un lieu où se trouve un compost actif, si possible, à différentes étapes, pour les illustrer.

  • 4. Modalités de mise en œuvre

    Lors de cette dernière étape, les participants reçoivent le composteur avec une explication sur la façon de le mettre en place, et peuvent le ramener chez eux.

3. Galerie

4. Conclusions

Le nombre d’ateliers de promotion du compostage augmente en Europe, notamment en France en raison de la loi AGEC qui vise à obliger d’ici 2024 à séparer les biodéchets du reste des déchets, à la source. Il s’agit d’une application de la directive européenne 2018/851 article 22 sur les biodéchets. Elle est facilement transférable car tous les européens développent des activités de compostage, la plupart des jardins communautaires créant des espaces de compostage. Les objectifs pédagogiques de ces ateliers sont clairs : faire comprendre aux gens leur impact sur le changement climatique, et qu’ils peuvent, grâce au compostage, réduire le nombre de déchets incinérés et donc l’émission de CO2.

Il n’y a pas de limite ou de problème réel. Mais nous pouvons dire que nous avons besoin du soutien, comme dans le cas de Pau et de la plupart des villes de France, des autorités locales. Ces organisations ont la force et l’argent pour financer la distribution de composteurs, pour payer les animateurs qui mettront en place les ateliers. La volonté d’appliquer la circulaire européenne jouera un rôle crucial à cet égard.

Conseils / Recommandations

"Le soutien des communes ou des collectivités est la clé de la réussite d'une politique de compostage".
"Pour pouvoir montrer comment composter, il faut diriger en faisant soi-même, sur son site, ce que l'on apprend aux autres à faire."